
Depuis l’arrestation du vice-président Riek Machar en mars 2025, le Soudan du Sud connaît une escalade dramatique des violences politiques et communautaires. Le fragile accord de paix de 2018 est menacé, tandis que la population civile subit une crise humanitaire sans précédent

Une tension politique explosive
Le 27 mars 2025, la détention de Riek Machar par le président Salva Kiir a ravivé les rivalités ethniques et politiques qui avaient déjà plongé le pays dans une guerre civile entre 2013 et 2018. Depuis, des affrontements meurtriers opposent les forces gouvernementales aux milices loyales à Machar, notamment dans le Haut-Nil et l’Équateur-Occidental. Cette crise fragilise l’autorité de l’État et fait craindre un retour à un conflit généralisé.
Une situation humanitaire alarmante
Les violences ont provoqué le déplacement de plus de 130 000 personnes dans les zones les plus touchées. Selon l’ONU, 9 millions de Sud-Soudanais ont besoin d’aide humanitaire, avec 7,7 millions en insécurité alimentaire aiguë. Une épidémie de choléra s’ajoute à ces souffrances, avec plus de 50 000 cas recensés et près de 1 000 décès. Les infrastructures sanitaires et sociales sont gravement endommagées.

Une crise régionale et une intervention étrangère
L’instabilité au Soudan du Sud inquiète les pays voisins. L’Ouganda a déployé des troupes spéciales à Juba pour soutenir le gouvernement de Kiir, signe d’une régionalisation potentielle du conflit. Cette intervention souligne les enjeux géopolitiques autour de la survie du régime et de la stabilité régionale.
Analyse Fact OGL
Le Soudan du Sud est aujourd’hui confronté à une crise systémique où s’entremêlent rivalités politiques, fractures ethniques, défaillance de l’État et catastrophe humanitaire. L’arrestation de Machar a été un déclencheur, mais les racines du conflit sont profondes et liées à la compétition pour le pouvoir et les ressources. L’accord de paix de 2018, déjà fragile, est désormais en péril, et le risque d’une guerre totale est réel.
La communauté internationale peine à imposer une médiation efficace, tandis que les populations civiles subissent les conséquences des violences et de l’effondrement des services essentiels. L’ingérence régionale, notamment ougandaise, complexifie davantage la donne et pourrait étendre le conflit.
Le Soudan du Sud est à la croisée des chemins : sans un dialogue politique sincère et une intervention humanitaire renforcée, le pays risque de replonger dans une guerre civile dévastatrice. La stabilité régionale et la survie même de l’État sud-soudanais dépendent de la capacité des acteurs internes et externes à trouver une solution durable.
Par la rédaction de Fact-OGL
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